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Pacte de la migration et de l’asile : un accord mortifère

Par

Wandrille de Guerpel

Publié le

12 juin 2023

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Migrants

« Pour être honnête, je ne pensais vraiment pas être assise ici en train de dire cela, mais nous y sommes. Je suis très heureuse et très fière d’annoncer que les ministres ont adopté aujourd’hui l’approche générale sur le règlement relatif à l’asile et à la gestion des migrations et sur le règlement relatif à la procédure d’asile ». Les mots de la ministre suédoise des migrations, Maria Malma Stenegard, sont sans appel. L’heure est à la fête chez les décideurs européens ce 8 juin. Après de longues discussions, les ministres de l’Intérieur de l’Union européenne ont trouvé un accord sur les textes les plus épineux du très controversé Pacte de migration et d’asile, en discussion depuis déjà trois ans.

Le volet du Pacte le plus sensible est celui sur l’asile. En effet, en 2022, on dénombre 966 000 demandes d’asile enregistrées en Europe. Un chiffre record qui n’est pas sans conséquences sur la qualité des relations entre les pays membres. L’Italie, par exemple, fait partie de ces pays en première ligne qui alertent sur la pression migratoire subie par le Vieux continent. De fait, les divisions entre les pays qui veulent débouter les demandes d’asile et ceux qui veulent les accorder plus facilement se sont accentuées.

Si l’accord est historique pour les européistes, le timing est mauvais. Président de la délégation du Rassemblement national au Parlement européen, Jean-Paul Garraud le souligne à juste titre : « L’ironie de l’histoire, c’est que la France a signé cet accord le jour de l’attaque d’Annecy ». L’actualité du jour est en effet marquée par le drame qui a frappé la France dans un parc à Annecy (Haute-Savoie). L’assaillant qui a poignardé des enfants est un Syrien est entré en Europe via la Suède grâce à la procédure de demande d’asile. Cette demande d’asile n’était plus en règle au moment des faits et lui avait était refusée par la France. Il était donc en situation irrégulière sur le territoire.

Or, en signant cet accord au même moment, Gérald Darmanin s’est engagé à accueillir près de 30 000 demandeurs d’asile par an pour soulager l’Italie et verser 20 000 euros d’amende pour toute personne refusée. Une signature qui devrait coûter cher au ministre de l’Intérieur qui continue de vendre la souveraineté de la France.

Lire aussi : [Enquête] Comment l’UE veut imposer sa politique migratoire

Le député européen alerte : « La pression migratoire qui s’exerce à Paris et sur la France est plus forte encore qu’en Espagne ou en Italie. Je le constate lors de mes déplacements professionnels ! » L’autre objectif affiché par l’Union européenne est le contrôle des frontières extérieures du continent. Jean-Paul Garraud rappelle : « Ce pacte part de l’idée que l’on va protéger les frontières extérieures de l’Europe mais il n’y a pas de frontières extérieures de l’Europe. L’action de Frontex est complètement dévoyée. Elle est devenue une association de défense des droits des immigrés alors que son rôle est tout autre. » Il dénonce également la surprenante simplicité du Pacte : « On vous présente les choses comme une facilité. C’est une processus pervers puisqu’en réalité, on donne aux pays de premières lignes la possibilité de faire des accords bilatéraux avec des pays tiers dans le but de casser toutes résistances qu’ils auraient ».

Avec cet accord, l’Union européenne continue de s’approprier une souveraineté qui n’est pas la sienne. Sa politique migratoire a beau être une source de nos maux, les immigrationnistes de Bruxelles n’en ont que faire. Là-bas, l’idéologie prime sur le bon sens.

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