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[Enquête] Comment l’UE veut imposer sa politique migratoire
Le 23 septembre 2020, la Commission européenne présentait son « Pacte sur la migration et l’asile », projet de réforme de la politique migratoire européenne mis en place pour l’essentiel avant la crise de 2015. Pour rappel, la crise migratoire de 2015 est à l’origine de nombreuses tensions diplomatiques entre les pays européens qui peinent à trouver un point d’accord sur l’attitude à adopter. En effet, la Commission cherchait à imposer des quotas avec l’appui d’Angela Merkel et François Hollande tandis qu’une partie des pays de l’Est comme la Pologne ou encore la Hongrie de Victor Orbán s’opposaient fermement à cette mesure, en considérant que l’afflux d’immigrés musulmans constituait une menace pour l’identité chrétienne de l’Europe. Il intervient également après l’échec des négociations du « paquet asile » initiées en 2016. Son adoption est prévue pour février 2024, cependant les ministres de l’Intérieur de l’Union européenne ont indiqué qu’il fallait que le projet soit bouclé avant l’été 2023. Le temps presse pour les immigrationnistes… [...]
[Enquête] Convention citoyenne sur la fin de vie : la grande magouille
Depuis décembre, la Convention citoyenne sur la fin de vie réunit 184 citoyens tirés au sort et représentatif de la population française, pour plancher sur des questions aussi lourdes que les soins palliatifs, le suicide assisté et l’euthanasie. Certes, leur travail est purement consultatif. Mais primo, philosophiquement, cette Convention doit réaliser l’idéal de la démocratie égalitaire et délibérative tant rêvée par les progressistes, via le mythe du tirage au sort. Synonyme: faire trancher des questions très lourdes sur le plan éthique et moral à des citoyens d’excellente volonté mais absolument pas formés en la matière. Il faut donc les « éduquer » vitesse grand V. Secundo, plus pratiquement, leur travail permettra au gouvernement, si toutefois le résultat va dans son sens (suspens !), de vendre plus facilement son texte en se revendiquant du peuple éclairé. On y a jeté un œil et on n’a pas été déçu. Orienter l’opinion : méthode L’organisation de la Convention est chapeautée par le Conseil économique, social et environnemental (CESE), instance qui réclamait dès 2018 dans un rapport la « sédation profonde explicitement létale ». Mieux encore, son président actuel, Thierry Beaudet, est un ardent défenseur de l’euthanasie. Pour comprendre, il suffit de se pencher sur son CV : le bougre était patron de la Fédération nationale de la Mutualité française. Le cadre est posé. [...]
[Enquête] Armes en banlieues : sur un baril de poudre

Existe-t-il des caisses de kalachnikovs partout dans les caves des banlieues, toutes prêtes à nourrir les dealers, djihadistes et autres candidats à l’insurrection armée contre la France ? Il faut circonscrire le problème, géographiquement. Les zones où pullulent les armes lourdes, c’est-à-dire les armes de guerre, pistolets-mitrailleurs ou fusils d’assaut voire lance-roquettes, sont principalement la banlieue parisienne, l’agglomération marseillaise, et dans une moindre mesure grenobloise. La raison est simple : la possession d’armes dans les cités est liée au grand banditisme, dont le trafic de drogue est la composante principale aujourd’hui. Les trafiquants s’arment lourdement afin de défendre leur pré carré contre les rivaux ou contre la police, vue comme une bande rivale qui conteste leur pouvoir.

Lire aussi : [Édito] Sécession : les États dans l’État

Dans les mains de l’immigration maghrébine et subsaharienne

La très grande majorité du grand-banditisme français est dans les mains de l’immigration maghrébine et subsaharienne, majoritairement de culture musulmane. Un policier d’un groupe d’intervention de région parisienne, dont l’une des missions principales est d’interpeller avec son unité à leur domicile des individus potentiellement armés, confirme : « Le plus souvent, les mecs dangereux chez qui on fait un six du mat", [interpellation à six heures du matin, horaire légal avant lequel les forces de l’ordre ne peuvent pénétrer un domicile, Ndlr] impliqués dans le trafic de stup, sont de type nord-africain ou subsaharien. Il n’est pas rare qu’il y ait des signes religieux musulmans chez eux ». Beaucoup d’éléments confirment ce constat, comme la composition de la population carcérale, musulmane à 60 % selon un rapport parlementaire de Guillaume Larrivé rendu public en 2014. [...]

[Enquête] France : le cartel et le territoire

Ce n’est qu’en 2018 que la France intègre le marché des drogues à son PIB, suite à une demande de l’institut Eurostat, afin d’estimer au mieux la participation de chacun au budget européen. Selon les chiffres publiés par l’Insee, le trafic de drogue génère en France une moyenne de 2,7 milliards d’euros, soit 0,1 % du PIB. Des chiffres qui devraient être probablement revus à la hausse, car ils ne comportent pas certaines « consommations intermédiaires » (entretien des « nourrices », location de véhicules, etc.)

Un trafic à la pointe du capitalisme

Parmi les symptômes d’une souveraineté décroissante, l’insolente santé des économies souterraines fait figure de symbole. Si les pouvoirs publics pouvaient se targuer il y a 40 ans, à l’époque de la fameuse French connection, d’avoir une visibilité sur cette criminalité et sur ceux qui la font, les récentes mutations du marché ont fait du narcotrafic une criminalité non seulement toute puissante mais plurielle, insaisissable car désormais adaptée à tous les secteurs géographiques, depuis les plaines de la Beauce où le paysan en déshérence peut tout à fait consommer de l’héroïne pure à 80 %, jusqu’aux faubourgs du nord-est parisien où les modous – ces trafiquants de crack originaires du Sénégal – transforment toute une population déclassée en zombies pathétiques. « On a l’impression de se battre à coups d’éoliennes contre une force nucléaire », avouera à mi-voix une source qui travaille aux stupéfiants. D’autant que la police n’est pas aidée par un appareil juridique kafkaïen qui donnera toujours raison aux criminels… quitte à mettre les victimes de côté.

Les récentes adaptations du trafic aux lois du marché transforment certains quartiers en zones de guerre civile

Et elles sont nombreuses, les victimes du trafic de drogue en France, même si elles sont invisibles. Sans parler du risque de santé publique pour les consommateurs, les récentes adaptations du trafic aux lois du marché transforment certains quartiers en zones de guerre civile. Les assassinats commis en marge de la vente de drogue se chiffraient à 60 en 2020, pour plus de 250 blessés graves. Et ce n’est qu’une estimation basse, qui ne comptabilise pas les non-résidents français. Ainsi, des villes autrefois réputées pour leur calme sont devenues en quelques mois le cadre de véritables batailles rangées entre « familles ». Voir l’année 2021 à Dijon, où les trafiquants maghrébins se sont mesurés aux trafiquants albanais à coups d’armes de guerre. Il est bien loin le temps où le trafic était détenu majoritairement par la mafia corse, avec son code d’honneur et son relatif « maintien de la paix » dans les zones qu’elle « protégeait ». Le trafic est aujourd’hui à la pointe du capitalisme, c’est même son syndrome le plus évident, le plus terminal. [...]

[Reportage] Reims, quartier Croix-Rouge : une autre souveraineté

Mi-septembre 2020, le déjà ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’offrait une petite balade à Reims (Marne), avenue Léon-Blum, l’une des artères principales d’un quartier « sensible », comme le veut l’expression. Il était accompagné du maire, Arnaud Robinet, d’une dizaine de policiers, de quinze voitures, et de chiens dressés pour détecter la drogue et les armes. L’ancien maire de Tourcoing y a revendiqué son soutien aux forces de l’ordre qui y luttaient contre les stupéfiants. Il a aussi dit vouloir illustrer « une présence policière partout sur le territoire ». « Partout ». Comme une façon d’admettre que dans cette partie de la ville, la question de la présence de l’État se pose. Le quartier a d’ailleurs été ajouté au dispositif des « quartiers de reconquête républicaine » dans la même journée.

Lire aussi : [Édito] Sécession : les États dans l’État

Moins d’un an plus tard, en mars 2021, le locataire de la place Beauvau a été obligé de revenir. Le photographe d’un quotidien local s’était fait passer à tabac à 700 mètres du lieu de sa précédente visite. La victime est d’ailleurs l’un de ceux qui avaient documenté la visite du ministre. Son agression a eu lieu alors qu’un affrontement imminent s’annonçait. Des voyous aux mouvements suspects se promenaient, cagoulés. C’est alors qu’un « jeune », comme le veut, là-aussi, l’expression consacrée, a couru vers lui, accompagné de treize autres délinquants. L’agresseur principal, aujourd’hui condamné, a cogné le photo-journaliste avant qu’il puisse fuir. Les coups se sont enchaînés sur le reporter de 65 ans. Frappé à la tête alors qu’il était au sol, matraqué au moyen de son imposant appareil photo professionnel : l’homme s’est retrouvé hospitalisé et placé en coma artificiel avec un sévère traumatisme crânien.

La résidence de Saïd Kouachi avant Charlie Hebdo

L’auteur des coups, un ressortissant algérien de 22 ans, au déjà lourd passé judiciaire, est un ex-résident de la Seine-Saint-Denis. Arrivé trois ans auparavant, il fait partie de ceux qui ont quitté Paris et ses banlieues pour la cité des sacres et ses environs. C’est aussi le cas du parisien Saïd, l’un des tristement célèbres frères Kouachi, dont la dernière résidence connue est dans ce même quartier. C’est d’ailleurs un secret de Polichinelle pour beaucoup de locaux, et une politique encouragée par la ville. Croix-Rouge, et d’autres parties de Reims et ses villages alentour, servent de vases communicants pour désengorger la capitale et ses banlieues désormais surpeuplées. [...]

[Enquête] Immigration et délinquance : les chiffres qui fâchent

« La France, ce n’est pas un coupe-gorge », déclarait le ministre de la justice Éric Dupond-Moretti en août 2020. Ne lui en déplaise, il n’est pourtant plus un jour en France sans sa litanie morbide et interminable de violences, d’agressions et de crimes en tout genre. Un fait divers qui se répète quotidiennement n’est plus par définition un fait divers, mais un véritable phénomène de société : l’insécurité est structurelle.

En 2021, le nombre d’homicides en France s’élève à 1 026. Comparée à ses voisins européens, la France se situait en 2018 dans la moyenne haute (1,16 tentative d’homicide pour 100 000 habitants, chiffre dont on sait qu’il est sous-évalué car les « agressions menant à la mort » ne sont pas prises en compte), loin devant ses voisins occidentaux (Italie à 0,57) et nordiques (Norvège à 0,47), mais dépassée par l’Europe de l’Est et des Balkans (Monténégro à 2,09). Pour mesurer cette flambée des violences, le criminologue Alain Bauer a créé un indicateur : « l’homicidité », qui réunit les règlements de comptes entre malfaiteurs, les homicides à l’occasion de vols, les autres homicides, mais aussi les tentatives d’homicides à l’occasion de vols et les autres tentatives d’homicides, ainsi que les coups et blessures volontaires suivis de mort et les homicides contre enfants de moins de 15 ans. Le total de ces faits, d’après les chiffres du service statistique du ministère de l’Intérieur, ne cesse de flamber depuis 2010 après une longue décrue : de moins de 2 000, il a atteint pour la troisième fois un niveau supérieur à 4 000 (4 209 en 2019, 4 472 en 2020 et 4 386 en 2021).

Il y aurait en France plus de 100 agressions par arme blanche par jour, et près d’une agression physique ou sexuelle toutes les 29 secondes

Et cette homicidité n’est que la face cachée d’une violence qui ne cesse de croître partout. Il y aurait en France plus de 100 agressions par arme blanche par jour, et près d’une agression physique ou sexuelle toutes les 29 secondes (qu’il y ait plainte ou non). Les atteintes aux personnes ont bondi de +12 % en 2021 pour s’établir à 306 700, soit une hausse de plus de 30 % depuis 2017. […]

[Enquête] Combien coûte l’Éducation nationale ?

Avec 55,2 milliards d’euros, l’Éducation nationale représente le premier poste du budget de l’État. Il faut lui ajouter les 17,29 milliards d’euros du ministère de l’Enseignement supérieur, soit un total de 72,49 milliards d’euros, hors pensions, ce qui ne représente plus de 14 % des dépenses de l’État pour l’exercice 2022.

Le ministère de l’Éducation ne finance que des traitements de fonctionnaires. Ils représentent plus de 92 % de son budget. L’administration emploie 1,2 million de personnes, dont 726 800 enseignants dans le secteur public et 142 500 dans le secteur privé. Il paye aussi 274 000 agents au titre d’autres missions, dont 176 000 accompagnants d’élèves en situation de handicap et 92 000 professeurs qui ne donnent aucun cours. Il faut encore ajouter 11 000 agents n’étant pas en poste. Ces derniers ont des occupations plus ou moins bidons, ou tiennent des permanences syndicales, comme celles de Sud Éducation par exemple. 8 % des effectifs du ministère, soit 102 000 personnes, sont donc payés à ne pas travailler. Mais il reste beaucoup de choses à payer grâce à d’autres poches.

Le budget ne cesse d’augmenter alors que les effectifs des élèves ont baissé et les classements Pisa s’effondrent

Depuis la décentralisation, la dépense intérieure d’éducation (DIE) n’est pas le seul fait de l’État. Les collectivités, les familles, des entreprises et d’autres ministères y contribuent. Ainsi les régions payent les murs des lycées et les entretiennent. Les départements s’occupent des collèges et les communes traitent les écoles. Le rapport du Sénat sur le projet de loi de finance 2022 rappelait qu’en 2020 les collectivités ont représenté 22,4 % de la dépense d’éducation et apporté 14 milliards. Les familles ont dépensé 11 milliards et les entreprises 9. Au total, la dépense intérieure d’éducation de la France est de 160 milliards d’euros. Cela représente environ 7 % de notre PIB. Ce faisant, la dépense intérieure d’éducation française se situe légèrement au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE. On remarque toutefois que, par rapport à 1980, en euros constants, la DIE a doublé. La France dépense littéralement deux fois plus pour l’éducation qu’il y a 40 ans. Pourtant les effectifs des élèves ont baissé. Il y avait 13,1 millions d’élèves en 1980, pour 12,8 millions aujourd’hui. [...]

[Enquête] Pap Ndiaye : le hussard woke de la République

Drôle de séquence politico-médiatique que celle qui a suivi la nomination de Pap Ndiaye. D’abord, une application à rester dans l’ombre, à raser les murs, à se façonner la silhouette politique qu’on veut bien lui attribuer : celle d’un universitaire discret, d’un intellectuel presque tragiquement tombé dans les rets du politique. Entre la période de baccalauréat – un bac réformé sous Blanquer et dévoyé par deux ans de pandémie – et le désastre annoncé de la rentrée, déjà sanctionnée par une pénurie historique de professeurs, le silence de Pap Ndiaye pèse lourd. Il préfère s’insurger contre le RN à l’occasion des élections législatives, ce qui lui vaut une légitime bronca de la part de la droite.

Comment, voilà que le petit activiste mesquin se réveille, alors qu’il a un mammouth à apprivoiser ? Pourtant, à part Pascal Praud, personne n’est vraiment dupe. Marianne le note dès le mois de mai : « Pap Ndiaye est un pied de nez, un chiffon rouge, un outil tactique ». Et sa nomination une nouvelle démonstration des capacités florentines d’Emmanuel Macron. Car c’est d’abord ce qu’on laisse dire dans les coursives de l’Élysée : que Pap Ndiaye a été nommé pour sauter. C’est un fusible, un sismographe ambulant, placé là pour capter les soubresauts, enregistrer les pertes. Macron l’a choisi délibérément pour divertir la médiacratie. Son profil indigéniste qui fait transpirer Élisabeth Lévy et Julien Rochedy, c’est du nanan, c’est presque inespéré. […]

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